Des banques de développement en Afrique, des institutions de la finance mondiale, des fonds arabes, des agences européennes de développement, des sociétés coréennes...ont répondu massivement à la table ronde des bailleurs de fonds de l'aéroport de Donsin, ouverte hier mardi 19 octobre 2010 à Ouagadougou.
En entendant les propositions concrètes qui seront issues des négociations, le gouvernement se frotte les mains concernant l'avenir de l'aéroport de Donsin, situé à 30 km au Nord de la capitale. « Tous les partenaires importants sont présents », a confié à la presse, le Premier ministre Tertius Zongo à la fin de la cérémonie d'ouverture qu'il venait de présider.
Le ministre de l'Economie et des Finances, Lucien Marie Bembaba, responsable de l'équipe gouvernementale de négociation, s'est réjoui également d'une « forte participation » qui de son avis, va permettre « ensemble de définir une stratégie consensuelle et efficace de mobilisation des ressources ».
La rencontre qui va durer deux jours, permettra de mettre tous les partenaires au même niveau d'information sur le projet lui-même et sur son intérêt économique et social. A l'issue des échanges, les partenaires prendront des engagements sur leur participation au financement. La première phase de construction de cette gigantesque infrastructure a un coût actuellement, évalué à 228 milliards FCFA.
Elle touche les aménagements strictement nécessaires pour rendre l'aéroport opérationnel pour le premier vol attendu en 2017. A cette phase, l'Etat burkinabè devra y injecter 160 milliards FCFA, le reste revenant au secteur privé. L'autogare réalisé à ce niveau couvrira 17 mille mètres carrés et pourra accueillir un million de passagers, l'an.
Pour le gouvernement, cet aéroport est avant tout, une question vitale, une préoccupation en matière de sécurité des populations de la capitale. L'actuel aéroport de Ouagadougou, situé au coeur de la ville, représente un danger pour la population, de même qu'il est source de pollution atmosphérique et sonore dans une grande ville. En 2025, Ouagadougou sera densément peuplé avec au moins, 11 millions d'âmes selon l'étude prospective « Burkina 2025 ». Le projet est aussi une question stratégique de développement.
Ne disposant pas de mer, le Burkina Faso a besoin d'infrastructures aéroportuaires modernes, afin de promouvoir le commerce, le tourisme et de garantir ainsi, peu ou prou, son indépendance vis-à-vis des autres pays. Mieux, cette réalisation peut transformer le handicap de pays enclavé en avantage comparatif, en faisant du pays un hub du trafic régional et international selon les arguments de la Maîtrise d'ouvrage.
Ouagadougou est en effet, la capitale centrale de l'Afrique de l'Ouest. L'aéroport sera en outre, source de création d'emplois durables et source de nouvelles recettes pour l'Etat.
« Il ne s'agit pas seulement d'un projet aéroportuaire, mais une partie du développement urbain et du plan de sécurité de la ville », a résumé le ministre de l'Economie et des Finances. Mais pour y parvenir, le gouvernement, déjà mobilisé sur d'autres grands chantiers, aura besoin à nouveau de ses partenaires techniques et financiers et d'arguments solides pour persuader les bailleurs présents à cette rencontre.
Sont représentés à la table-ronde, les partenaires du Fonds saoudien de développement (FSD), du Fonds koweitien pour le développement économique arabe (FKDEA), Fonds qatari Diar, du Fonds Abu Dhabi pour le développement (FADD), du Fonds l'OPEP pour le développement international (OFID), Fonds monétaire international (FMI), de l'Agence française de développement (AFD), du Fonds européen de développement, groupe de la Banque mondiale, Banque africaine de développement (BAD), Banque islamique de développement (BID), Banque ouest africaine de développement (BOAD), Banque d'investissement et de développement de la CEDEAO (BIDC), Banque autrichienne de développement, Agence multilatérale de garanties des investissements (MIGA), Fonds de garantie des investissements privés en Afrique de l'ouest (GARI), Fonds africain de garantie et de coopération économique (FAGACE), Fonds africain de solidarité (FSA), l'Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA). Ils ont d'ores et déjà, exprimé leur joie d'être à Ouagadougou.
« Nous sommes ravis d'être ici, pour discuter de ce projet qui est important pour le Burkina Faso », a dit l'un de leurs représentants, Mme Galina Sotirova du Groupe de la Banque mondiale. « J'ai confiance en mon équipe de négociation », a lâché le Premier ministre, avant de prendre congé d'eux.