Mardi 1er mars 2011, aéroport international Ouagadougou-Taamsê, il est 17h 02. Le petit tapis-bagages à l'extrême gauche du hall d'arrivée se met en marche avec les bagages du vol Air Mali en provenance de Bamako qui vient d'atterir. Munis de charriots blancs, les bagagistes aident un à un les passagers à récupérer leur baluchon. Cette scène serait tout à fait banale dans tout autre aéroport du monde. Cependant, pour le cas de Ouagadougou, il s'agit d'un véritable événement. C'est la première fois en effet depuis le début de sa rénovation que les passagers bénéficient d'un tapis roulant pour acheminer leurs bagages. De plus, les chariots blancs, utilisés ce mardi, le sont pour la première fois car ils sont flambants neufs. Les premiers à se délecter de ce nouveau service sont évidemment les passagers.
En témoigne le sourire radieux qu'affiche Alexandru Arhire, le premier à récupérer son sac. “C'est formidable ! On attendait ça depuis longtemps !” s'exclame cet employé de la société Genivar qui dit franchement apprécier les efforts consentis pour leur confort. Même son de cloche chez Paul Désiré Tonou, un autre passager : “Tout est allé plus vite aujourd'hui qu'auparavant. Le tapis nous facilite les choses et c'est une très belle initiative”. En fait, ce sont deux tapis-bagages qui sont ainsi mis à la disposition des passagers dans le cadre de la rénovation de l'aéroport : un petit de 35 m pour les vols moins chargés (déjà fonctionnel depuis le mardi 1er mars) et un grand de 70 m pour les vols très chargés (en finition).
S'il y en a qui sont bien plus heureux que les passagers de la mise en service de ces tapis, ce sont bien les manutentionnaires. Confirmation avec l'un d'entre eux, François Kikiembou : “On est très contents ! On attendait ça depuis près d'un an. Pendant ce temps, on était obligé de tout faire manuellement : décharger les conteneurs, acheminer les bagages, etc... On faisait un double travail alors on est content d'avoir les tapis. C'est un grand avantage parce qu'aujourd'hui par exemple on a fini très vite. On est très content parce que ça nous facilite la tâche et que les passagers aussi sont contents”.
Au dire du gestionnaire des aéroports du Burkina, Moumouni Barro, les deux tapis-bagages ainsi que les 250 nouveaux chariots vont permettre de faire en sorte qu'il n'y ait pas de goulot d'étranglement au niveau de l'Arrivée en facilitant considérablement l'acheminement des bagages. 17h 10. Arrive sur les lieux le ministre des Transports, Gilbert Noël Ouédraogo, qui n'a sans doute pas voulu se faire conter un tel événement. Il inspecte d'ailleurs aussitôt les installations et les nouveaux chariots. “Ces tapis qui fluidifient le trafic, c'est la surprise que nous voulions offrir pour le 22e FESPACO qui se tient actuellement et les entreprises ont travaillé nuit et jour pour qu'ils soient fonctionnels au plus vite”, nous confie-t-il.
Auparavant, il a fallu abattre un énorme travail : réserver les espaces en démontant les tapis existants, mettre à niveau, poser le carrelage avant de commander les tapis en Europe avec un délai de fabrication de 3 mois, et ensuite les acheminer par bateau (NDLR : actualité oblige, il a fallu laisser tomber entre-temps le port d'Abidjan pour celui d'Accra). Aussi le ministre des Transports se réjouit-il que les tapis soient fonctionnels : “L'esprit qui a prévalu à leur mise en place est d'assurer un meilleur fonctionnement et un meilleur service au niveau de l'aéroport”. Il a ensuite visité les différents chantiers de la rénovation dont notamment celui du futur parking automatisé, du salon ministériel et du hall de départ.
A l'en croire, le visage de l'aéroport change tous les jours et il reste optimiste quant à l'avancée des travaux. Pour ce qui est de leur réception finale, Gilbert Noël Ouédraogo préfère ne pas donner de délai : “Ce que nous souhaitons surtout c'est de faire en sorte que d'ici le mois prochain, l'aéroport soit en état optimum de fonctionnement. D'ici un mois donc, la plupart des travaux du bâtiment principal doivent être achevés puisque nous y avons d'ores et déjà terminé les gros œuvres et qu'il ne reste plus que les finitions notamment le faux plafond, la climatisation, le téléaffichage et la signalétique”.
Resteront alors les autres chantiers de la rénovation. Il s'agit, entre autres, du parking qui est scindé en deux parties : A et B. (le parking A en construction actuellement est prévu pour finir en mai avant que ne débutent les travaux du parking B qui prendront 2 mois) mais aussi du salon ministériel qui sera fermé après le FESPACO afin de le rénover (un chapiteau a été mis en place à cet effet pour servir de salon ministériel pendant les 5 mois que vont durer les travaux).
Au niveau des halls de départ et d'arrivée, des espaces ont été libérés et les banques d'enregistrement multipliées pour un meilleur confort des usagers de l'aéroport. 17h 30. C'est au tour des passagers du vol Air France de goûter au plaisir du tapis-bagages de l'aéroport de Ouagadougou. De quoi ravir le chef d'escale de la compagnie, Benjamin Bordet, satisfait de voir leurs clients récupérer rapidement leurs bagages. Pour lui, la rénovation de l'aéroport va apporter un service de qualité à leurs clients communs.
Et le ministre Gilbert Noël Ouédraogo de souligner qu'un aéroport qui fonctionne est toujours en chantier : “De par le monde, il y a toujours des chantiers sur les aéroports qui connaissent un important trafic. La difficulté est de faire en sorte que l'aéroport continue de fonctionner pendant qu'on exécute les travaux”. Foi du premier responsable du département des Transports, en ce qui concerne Ouagadougou-Taamsê, toutes les craintes seront bientôt dissipées.
Hyacinthe Sanou
L'Observateur Paalga